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  • Photo du rédacteurReporters Audacieux 18-19

Le réverbération du silence

Par Ève Constantin, Reporters Audacieux 2018-19, le 19 février 2019


Marie Mougeolle_El Silencio de las cosas presentes © Benoit Martin / Danse-Cité

J’avoue avoir été réticente à l’idée d’assister à une pièce de 3 heures, mais les coussins se sont avérés confortables et la pièce bien proportionnée et détaillée (je ne me suis pas ennuyée!). En plus, j’ai eu la chance d’être comme dans mon salon, chocolat chaud en main et bien assis en indien sur mon popotin.


El Silencio

Ils sont peut-être silencieux, mais leurs corps dansent leurs émotions et leurs états d’âme d’une manière simple et secouante. J’ai été traversée d’images nostalgiques et texturées de mouvements excentriques. Un des solos m’a particulièrement touchée, car je pouvais sentir toute la souffrance qui traversait le corps de l’interprète de manière dosée et articulée. L’audace de briser le quatrième mur avec respect et agilité m’a également fait vivre l’expérience de faire partie de la performance. La voix d’une spectatrice est même venue personnaliser leur trame sonore ! Rien n’était exagéré et tout était exploité à son apogée, formant ainsi un seul grand tableau. Un équilibre rarement atteint dans des pièces de cette durée.


de Las Cosas

Définitivement, les choses sont nombreuses dans cette pièce. On compte des objets fonctionnels et inattendus, mais également des personnages fictifs. Ces derniers m’ont impressionnée en me donnant l’impression que le temps avait plusieurs vitesses. Un des duos présentait une de ces créatures que l’on aime, tellement que l’on explore toutes les positions où on peut l’agripper et la protéger, comme si sa vie était fragile comme une fleur. La musique fait aussi partie de ces choses qui aurait fait vibrer votre intérieur ou effleurer votre cœur. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé que les deux musiciens soient autant au premier plan que les trois danseurs.


En tout et partout, je n’ai pu qu’apprécier le monde amalgamé de fictif et de réel d’Eduardo Ruiz Vergara, y étant chorégraphe et interprète. Après y avoir assisté, je suis convaincue que chacun des individus qui ont regardé cette pièce peut associer chacun des éléments avec leurs propres références pour en faire une interprétation personnelle. C’est ce détail que je préfère.


 

À propos de l'auteure : Eve Constantin


Amoureuse de l’expression artistique sous toutes ses formes, Ève Constantin a choisi de s’investir plus sérieusement dans la danse.  Elle cultive cette passion depuis l’âge de 7 ans, mais c’est en s’inscrivant au DEC en danse au Cégep Montmorency qu’elle entreprend sa démarche professionnelle. Aujourd’hui étudiante dans un B.F.A in contemporary dance à l’Université Concordia de Montréal, elle se nourrit de toutes les expériences reliées au mouvement corporel, là où s’exercent son œil artistique et sa créativité. Cette jeune femme audacieuse, aussi formée comme tutrice de la langue française,  complète également son parcours avec une formation qui lui permettra de lier l’art et la thérapie. Avide de connaissances, impatiente d’élargir ses horizons, Ève pourra assouvir sa faim grâce à cette opportunité qu’est Reporters Audacieux.

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