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El silencio de las cosas presentes : expression des sens

Par Léa Villalba, Reporter Audacieux 2018-19, le 24 janvier 2019


El silencio de las cosas presentes © Martin Benoit_Danse-Cité

Ce que nous promet Eduardo Ruiz Vergara pour sa création El silencio de las cosas presentes, c’est non pas un spectacle, mais bien trois heures d’un moment partagé entre êtres humains. Tout simplement. Alors, comment faire une critique traditionnelle sur une pièce qui se veut non traditionnelle ?

Je vais donc essayer de vous transmettre non pas une critique ou un retour sur la pièce, mais plutôt les sensations liées à celles-ci, sujet central et essence de cette œuvre.

Que se passe-t-il lorsque l’on se laisse envoûter par un son, par une caresse, par une sensation ? Comment lâcher prise, sentir et ressentir ? Ressentir réellement.

On s’immerge dans l’espace. On se laisse aller, on fait ce que l’on veut au rythme des sons, des ambiances, du piano, plongés dans le noir, la pénombre ou la vive lumière.

« Je me sentais libre d’être le public que je voulais être » livre une spectatrice, comblée par ce qu’elle vient de vivre.


Tous ensemble, on observe au même endroit, mais on ne ressent pas la même chose. Cependant, les interprètes guident la danse et ressentent pour nous, vivent devant nous. Histoire personnelle, mémoire et perceptions kinesthésiques se mêlent, s’entremêlent, se créent et meurent devant nos yeux. L’audience est libre de ses allers-retours, de son attention, de sa patience et de son envie ou non de rester pendant les trois heures de performance.


Une performance. Une découverte du corps. Et si on suivait les plis de notre propre habitacle intime? Et pourquoi pas aussi découvrir celui de l’autre ?


Puis dans cette exploration en duo, on peut aussi donner tout son poids à l’autre. Et qu’il fasse de même. Essayer alors de bouger dans l’espace en gardant cette contrainte tactile envahir les ressentis. Les deux danseurs semblent faire un tango, mais un tango libre de codes, libre de tout espace et de tout rythme.


On pourrait aussi se laisser porter par une autre interprète qui entre en pleine conscience et se laisse habiter par la douceur et la fermeté de son partenaire qui la dirige par la nuque. La sensualité prend alors place. Ainsi que la douceur et le mouvement.


Marie Mougeolle, Sophie Levasseur et Eduardo Ruiz Vergara n’incarnent pas une sensation ou un sentiment, mais diffusent de façon authentique leur propre ivresse corporelle, leurs propres émotions qui se créent devant nos yeux. Qu’elles soient agréables, difficiles ou fragiles.


Des expériences sensorielles et un toucher toujours utile, sensible, intime, mais rassurant. Une observation de l’homme et d’ un certain ébranlement corporel. Dans la justesse du moment. Intemporel et vivant.


 

À propos de l'auteur : Léa Villalba

De sang espagnol et originaire du sud des Landes, c’est à l’été 2015 que Léa arrive à Montréal, ville captivante par son dynamisme et sa richesse culturelle. Diplômée en France dans plusieurs domaines dont la Science Politique, la Sociologie et les Arts du spectacle et danseuse depuis la plus tendre enfance, c’est à l’automne 2016 qu’elle intègre la Maitrise en Danse à l’UQAM au sein de laquelle elle entame une recherche sur la danse hip-hop à Montréal. Passionnée d’écriture depuis toujours, elle collabore depuis l'hiver 2017 à divers magazines web (Artichaut, l'Outarde Libérée, La Bible Urbaine, Sors-tu.ca, Les Méconnus) afin d’apporter davantage de visibilité à la danse et d’aiguiser son œil critique.

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