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Normal Desires : Obsession corporelle

Par Léa Villalba. Reporters Audacieux 2018-19. Le 26 novembre 2018.

Normal Desires, Emile Pineault © Vanessa Fortin / Danse-Cité

La semaine dernière, j’ai eu la chance de rencontrer Émile Pineault qui, en parlant de sa première création m’a dit de m’attendre à une « expérience sensorielle ». Alors, pour m’immerger entièrement, je me suis mise à l’avant, première place. Et j’en ai pris plein les yeux…


Néon rouge ras le sol. L’artiste, allongé dans le fond. Vibrations sonores. Le corps commence à se mouvoir a coups de micro-mouvements dans une lenteur fascinante. Tout doucement, les lumières changent et deviennent jaune puis orange intense. Pendant ce temps, le créateur ressent et recherche, toujours dans la lenteur, l’essence même de son ondulation, comme une sorte de naissance.


Tel un serpent, les oscillations s’accélèrent, le corps se transforme et le rythme sensuel du danseur attire le regard. Il glisse sur le sol, se laisse guider par sa tête qui caresse le plancher. La lumière se relève et l’artiste prend corps, sur les coudes puis sur les genoux pour subtilement créer des acrobaties inédites.


La musique devient assourdissante, les éléments se déchainent, les néons changent de caractère. Les couleurs tranchent l’espace, le corps s’anime et se débride. Après une ascension visuelle sonore et sensitive, le tout s’arrête subitement et cela se fera à plusieurs reprises durant l’heure de spectacle.

L’artiste nous perd mais impossible de le lâcher des yeux.


Lumière blanche, l’artiste s’approche du public, sueurs sur le front. Il construit un nouvel espace avec un néon et englobe la pièce de fumée. L’acrobate performe et devient une ombre détachée sur un fond orange sombre.


Quasiment dans la douleur, l’interprète répète ses mouvements, tombe et recommence jusqu’à épuisements, au cœur des flashs lumineux, de la fumée et de la musique angoissante. Encore une fois, le tout s’arrête.


Dans une dernière partie, un invité surprise, original et inattendu, dont je tairai l’identité, vient accompagner l’artiste. Les bruits et le visuel s’emmêlent, le corps continue sa traversée de l’essence du mouvement, se métamorphose et nous obsède.


Jusqu’où va-t-il aller?


 

À propos de l'auteur : Léa Villalba

De sang espagnol et originaire du sud des Landes, c’est à l’été 2015 que Léa arrive à Montréal, ville captivante par son dynamisme et sa richesse culturelle. Diplômée en France dans plusieurs domaines dont la Science Politique, la Sociologie et les Arts du spectacle et danseuse depuis la plus tendre enfance, c’est à l’automne 2016 qu’elle intègre la Maitrise en Danse à l’UQAM au sein de laquelle elle entame une recherche sur la danse hip-hop à Montréal. Passionnée d’écriture depuis toujours, elle collabore depuis l'hiver 2017 à divers magazines web (Artichaut, l'Outarde Libérée, La Bible Urbaine, Sors-tu.ca, Les Méconnus) afin d’apporter davantage de visibilité à la danse et d’aiguiser son œil critique.

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